Foyer d’Anémie Infectieuse Équine (AIE) dans la province d’Anvers. Le 26 février, plusieurs vétérinaires ont été informés par le « World Animal Health Information System » (WAHIS) d’un cas d’AIE confirmé dans la province d’Anvers (confirmation le 19 février). Un cheval est décédé, un autre a été euthanasié et les autres chevaux de l’exploitation ont été mis en quarantaine pendant trois mois, au cours desquels les tests sanguins nécessaires, à savoir le test de Coggins, seront effectués. La notification calibrée a été effectuée par Equi Focus Point Belgium ou EFPB avec l’autorisation de l’Agence Fédérale pour la Sécurité de la Chaîne Alimentaire ou AFSCA. L’EFPB signale tous les foyers de maladies équines contagieuses confirmées en Belgique et est dirigé par quelques vétérinaires enthousiastes répartis dans tout le pays qui coopèrent sur une base volontaire. Voir aussi efpb.be – Equi Focus Point Belgium L’AIE est une maladie grave pour les chevaux mais qui, heureusement, ne se transmet pas à l’homme. Il existe deux formes différentes : la forme aigue accompagnée de fièvre, de symptômes au niveau du système nerveux, du cœur et du sang (manque de globules rouges ou anémie) et la forme chronique. Bien que la maladie soit parfois mortelle, de nombreux chevaux infectés ne présentent aucun symptôme. Cependant, lors de périodes de stress élevé ou lorsque d’autres maladies se déclarent, la maladie réapparaît. Les animaux sont infectés principalement par le sang, par des insectes qui piquent ou par du matériel contaminé (aiguilles, ….). Ils restent infectés à vie et deviennent ainsi une source d’infection pour les autres chevaux. Il n’existe pas de traitement ou de vaccin efficace. C’est pourquoi tous les animaux infectés sont abattus ou euthanasiés afin que la maladie ne se transmette pas plus loin. Pour plus d’informations sur l’AIE, voir Paardenpunt Vlaanderen – Infectieuze anemie Anemie Infectieuse Equine, faut-il en avoir peur ?– CBC-BCP Anemie Infectieuse Equine (A.I.E.) | Agence Fédérale pour la sécurité de la chaîne alimentaire (favv-afsca.be) Dans certains pays, dont l’Europe de l’Est, l’AIE est endémique (c’est-à-dire qu’elle se propage largement et de manière dormante) avec toutes ses conséquences. L’importation de ces chevaux, qui ne présentent souvent aucun symptôme, présente donc un grand danger. L’AIE est une maladie à déclaration obligatoire qui doit être signalée à l’autorité compétente : pour la Belgique, c’est l’AFSCA. On peut se demander comment il est possible que de telles maladies apparaissent dans notre pays puisque l’AIE est pratiquement inexistante en Belgique. L’AFSCA nous a informés qu’il s’agissait de chevaux hongrois importés illégalement, munis d’un faux passeport néerlandais et qui n’avaient pas non plus de certificat de santé calibré lors de leur importation en Belgique. Cela s’est déjà produit dans le passé, par exemple en 2010, lorsque des chevaux roumains ont également été importés illégalement en Belgique. Il est extrêmement regrettable que quelques individus malhonnêtes commettent de tels actes sans tenir compte des graves conséquences pour nos chevaux belges. En effet, ces maladies, si elles se propagent, peuvent mettre en danger l’ensemble du fonctionnement du secteur équin. Chaque année, plusieurs milliers de chevaux sont importés en Belgique pour y rester définitivement. Actuellement, l’AFSCA contrôle tous les chevaux importés pour vérifier s’ils disposent bien d’un certificat de santé. Malheureusement, ce ne sont pas quelques chevaux mais quelques milliers qui n’ont pas de certificat. Nous sommes conscients que certains propriétaires ne le savent pas, mais en l’absence de certificat de santé, les mesures sanitaires nécessaires et un test sanguin pour l’EIA doivent être effectués par un vétérinaire. Que le message soit clair : La falsification de passeports est et reste une activité illégale L’importation de chevaux étrangers (de façon permanente ou après un séjour de plus de 30 jours) sans un certificat sanitaire calibré du pays d’origine est également illégale. Nous ne nous faisons pas non plus d’illusions sur le fait que cela ne se reproduira plus jamais, car la fraude existera toujours avec toutes ses conséquences. Dommage pour les propriétaires de chevaux et les organisations loyales qui font tout leur possible pour respecter les nombreuses règles et qui sont malheureusement confrontés à ces pratiques illégales. Espérons que le bon sens l’emportera. Frank Gasthuys Président CBC, PPV Professeur Ordinaire Emérite, Faculté de Médecine Vétérinaire Université de Gand